Racisme
Regard sur : la Déclaration et le Programme d’action de Durban
L’Assemblée générale des Nations Unies tiendra une réunion de haut niveau à New York pour commémorer le 10e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.
Adopté par consensus lors de la Conférence mondiale contre le racisme, qui s’est tenue à Durban (Afrique du Sud) en 2001, ce document d’une grande portée, orienté vers l’action, propose des mesures concrète pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est liée.
Pourquoi est-ce important ?
La Déclaration et le Programme d’action de Durban reconnaissent qu’aucun pays ne peut se prétendre complètement débarrassé du racisme, que ce dernier est un fléau mondial et que le combattre demandera un effort universel. Ce document d’une grande valeur morale traduit la ferme volonté de la communauté internationale d’aborder ces questions et sert de base aux activités de plaidoyer dans le monde entier.
Traits saillants de la Déclaration et du Programme d’action de Durban
- Le document réaffirme le principe que l’égalité et la non-discirmination sont des droits fondamentaux. De ce fait, les victimes de la discrimination deviennent détenteurs des droits et les États débiteurs de l’obligation.
- Tout en affirmant que la responsabilité de lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est liée incombe en premier lieu aux États, il en appelle à une participation active des organisations internationales et non gouvernementales, des partis politiques, des institutions nationales de promotion des droits de l’homme, du secteur privé, des médias et de l’ensemble de la société civile.
- Il appelle à la ratification universelle de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et à son application stricte par tous les États Parties à cette Convention.
- Il adopte une approche soucieuse des victimes pour résoudre les problèmes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance. Il fait des recommandations précises pour combattre la discrimination contre les Africains et les personnes d’ascendance africaine, les Asiatiques et les personnes d’ascendance asiatique, les peuples autochtones, les migrants, les réfugiés, les minorités, les Roms et autres groupes.
- Il reconnaît que les victimes subissent souvent des formes multiples ou aggravées de discrimination fondées sur d’autres motifs comme le sexe, la langue, la religion, les opinions politiques ou autres, l’origine sociale, la fortune, la naissance ou tout autre statut.
- Il insiste sur l’importance de mesures préventives et concertées, surtout dans les domaines de l’éducation et de la sensibilisation et appelle à un renforcement de l’éducation aux droits de l’homme.
- Il en appelle à des plans d’action nationaux d’une large portée pour éradiquer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est liée. Il demande le renforcement des institutions nationales et formule des recommandations concrètes dans les domaines de la législation nationale et de l’administration de la justice.
- Il énumère des mesures pour lutter contre la discrimination dans les domaines de l’emploi, de la santé, de la police et de l’éducation. Il engage les États à adopter des politiques et programmes pour contrecarrer l’incitation à la haine raciale dans les médias, y compris sur Internet.
- Il prie les États d’adopter des mesures spéciales ou positives en faveur des victimes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée pour accroître l’égalité des chances dans les prises de décision politiques, économiques, sociales et culturelles.
- Il prie les gouvernements de prévoir des recours utiles, voies de droit, réparations et mesures d'indemnisation aux victimes et de veiller à ce que ces dernières aient accès à une aide juridique pour qu’elles puissent poursuivre de telles mesures. Il recommande aussi la mise en place d’organismes nationaux compétents pour enquêter efficacement sur les allégations de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance.
- Il reconnaît que l’esclavage et la traite des esclaves constituent un crime contre l’humanité et qu’il aurait toujours dû en être ainsi. Il regrette que la traite des esclaves et le colonialisme aient contribué à des inégalités sociales et économiques persistantes.
- Il engage les États, dans leur lutte contre toutes les formes de racisme, à reconnaître la nécessité de lutter contre l’antisémitisme, le racisme anti-Arabe et l’islamophobie dans le monde entier.
- Enfin, et c’est là le plus important, le Programme d’action énumère un certain nombre de stratégies pour arriver à une égalité intégrale et effective par le biais de la coopération internationale. Il propose entre autres un cadre juridique international efficace, une meilleure coopération régionale et internationale, un renforcement du rôle du Haut Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies, et la participation d’un large éventail d’acteurs en invitant la société civile, les organisations non gouvernementales et les jeunes à s’impliquer dans ce combat.
(Note d’information et non synthèse officielle de la Déclaration et du Programme d’Action de Durban.)