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Dans la lutte contre les parasites, le Cambodge atteint l'objectif visé
Compilation par Erika Reinhardt

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L'article
Photo/Mikel Flamm
Avec le lancement des Partenaires de la lutte contre des parasites, un objectif mondial mesurable a été fixé après l'adoption de la résolution 54.19 par les États Membres lors de l'Assemblée mondiale de la santé en 2001, qui demandait instamment de mettre en ouvre des mesures pour lutter contre la schistosomiase et les helminthes transmises par le sol. Le partenariat est composé de diverses institutions des Nations Unies, des États Membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), d'instituts de recherche et d'un grand nombre d'organisations non gouvernementales dont certaines s'occupent de la formation et d'autres de la collecte de fonds ou de la création du matériel de sensibilisation. L'objectif global, par rapport auquel chaque pays est mesuré, est de toucher régulièrement au moins 75 % des enfants d'âge scolaire présentant un risque de morbidité due aux parasites intestinaux et de les traiter d'ici à 2010. Pour réaliser cet objectif, un autre objectif préalable a été fixé qui vise à ce que tous les services de santé des régions endémiques stockent les médicaments nécessaires. L'OMS assure les fonctions de secrétariat du groupe ainsi qu'un rôle d'institution technique.

Le partenariat est ouvert à toutes les parties intéressées qui sont engagées ou souhaitent s'engager dans la lutte contre les parasites, ce qui lui permet de répondre rapidement aux demandes des pays. Son rôle est de fournir une plate-forme afin de partager les informations techniques et scientifiques les plus récentes ainsi que les informations concernant les programmes de contrôle; de fournir du matériel sur le terrain, en laboratoire et en matière d'éducation de la santé; de suivre le progrès de chaque pays endémique; de générer des actions concertées aux niveaux local, national et international; et d'encourager l'intervention internationale dans la lutte contre les parasites.

En menant à bien sa dernière campagne de traitement contre les parasitoses intestinales, le Cambodge est devenu le 2 juillet 2004 le premier pays à protéger les trois quarts de ses enfants d'âge scolaire contre les parasites intestinaux et à atteindre ainsi la cible de l'OMS - six ans avant la date fixée. Il y a cinq ans, plus de 70 % des enfants cambodgiens étaient infectés. Leur poids était inférieur à la normale et le risque d'anémie était également beaucoup plus grand. Après un traitement antiparasitaire, on observe chez l'enfant une forte amélioration de la mémoire à court et à long terme, ainsi qu'une meilleure capacité de raisonnement et de compréhension des textes lus; en outre, la réduction de l'absentéisme scolaire peut atteindre 25 %.

Selon les informations fournies par plus de 6 500 écoles concernées par la campagne, plus de 75 % des enfants cambodgiens d'âge scolaire - qui sont près de 3 millions - ont désormais bénéficié du traitement. « L'expérience du Cambodge apporte la preuve qu'il est possible de protéger la grande majorité des enfants contre les parasites. Ce pays l'a fait, d'autres peuvent suivre son exemple », a souligné le docteur Lorenzo Savioli, coordonnateur de la lutte contre les maladies parasitaires à l'OMS.

Le succès enregistré par le Cambodge résulte d'une extension progressive au niveau national de mesures qui comprennent actuellement une campagne antiparasitaire semestrielle. Les médicaments sont administrés dans les 24 provinces du pays par des milliers d'enseignants qui distribuent les comprimés aux enfants en classe. Les campagnes relèvent du ministère cambodgien de la Santé, de l'Education et des Sports qui bénéficie du soutien de l'OMS, de l'UNICEF, de l'Ambassade japonaise au Cambodge et de la Fondation commémorative Sasakawa pour la Santé.

Les comprimés antiparasitaires ne reviennent qu'à environ 2 cents US chacun. Comme le souligne M. Savioli, « c'est un prix dérisoire à payer pour contribuer à la lutte contre un problème de santé publique ». L'OMS espère que le succès du Cambodge encouragera d'autres pays à lutter contre les infections parasitaires. « Le Cambodge est, sans aucun doute, le premier pays à atteindre la cible antiparasitaire de 2010; c'est maintenant aux autres pays qu'il appartient d'appliquer une formule qui a fait ses preuves », a-t-il commenté.
Au moins 2 milliards de personnes dans le monde sont infectées, ce qui constitue une menace à la santé publique dans les régions où les niveaux d'assainissement et d'hygiène sont inadéquats. Les vers se transmettent par contact cutané avec l'eau contaminée et les sols ou par ingestion. Les infections les plus graves peuvent retarder le développement intellectuel et physique. Les symptômes comprennent la fièvre, des frissons et des douleurs musculaires et, sans traitement, la maladie peut endommager les organes de manière irréversible. Le traitement consiste en l'administration de médicaments à dose unique peu coûteux trois fois par an ou une fois tous les deux ans, selon la prévalence de l'infection dans la région.
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