Notre Programme commun et les objectifs de développement durable

Notre programme commun appelle au renforcement des cadres mondiaux pour instaurer une protection sociale universelle (objectif 1.3), renforcer la résilience face aux chocs et aux catastrophes (objectif 1.5) et soutenir financièrement les États en développement (objectif 1.a). Ces recommandations sont actuellement mises en œuvre dans le cadre de l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale à l’appui d’une transition juste (objectif 1). Le Sommet social mondial de 2025 sera l’occasion de renforcer la coopération sur ces mesures et autres dispositions visant à atteindre cet objectif.

Au-delà de l’amélioration des mécanismes permettant de riposter aux crises et aux chocs mondiaux par la mise en place d’une plateforme d’urgence, Notre Programme commun préconise la transformation des systèmes alimentaires dans le sillage du Sommet sur les systèmes alimentaires tenu en 2021. Il y est souligné que les systèmes alimentaires doivent garantir que tout le monde ait accès à des régimes sains qui contribuent à la restauration de la nature et à la lutte contre les changements climatiques (objectifs 2.1 et 2.4). On y trouve des recommandations visant à rendre le système commercial multilatéral plus équitable et plus résilient, ce qui vaut également pour les marchés alimentaires et agricoles. L’action en faveur de l’objectif 2 sera menée dans le cadre du suivi du Sommet sur les systèmes alimentaires, sous la direction du Pôle de coordination des Nations Unies sur les systèmes alimentaires.

Notre Programme commun plaide pour une meilleure gouvernance de la santé publique mondiale à l’appui de l’objectif 3, notamment par le renforcement de l’Organisation mondiale de la Santé, l’amélioration de la sécurité sanitaire et de la préparation aux urgences sanitaires partout dans le monde, l’accélération du développement de produits et de l’accès aux technologies de la santé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ainsi que l’instauration de la couverture sanitaire universelle. Ces préconisations sont actuellement prises en compte dans le cadre de l’Assemblée mondiale de la Santé, de la réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle et des négociations relatives au traité sur la préparation et la riposte aux pandémies en vue d’accélérer la réalisation des cibles associées à l’objectif 3.

La transformation de l’éducation et les mesures visant à la reconnaissance officielle d’un droit universel à l’apprentissage et à la reconversion professionnelle tout au long de la vie constituent des piliers fondamentaux de Notre Programme commun. Le Sommet sur la transformation de l’éducation tenu en septembre 2022 a marqué une étape décisive, permettant la mobilisation des mécanismes nationaux et mondiaux en vue d’atteindre toutes les cibles associées à l’objectif 4, l’organisation de 115 consultations nationales et la prise d’engagements par les chefs d’État et de gouvernement, avec à la clé un suivi et un contrôle de la mise en œuvre.

Notre Programme commun place la participation active et égale des femmes et des filles au centre de tout vrai contrat social, en préconisant des mesures porteuses de transformations pour atteindre l’objectif 5. Le rapport propose de valoriser les soins à la personne en mesurant ce qui compte dans le cadre des indicateurs complémentaires au PIB, et d’agir pour réduire la fracture numérique entre les genres. Il met en avant la nécessité de promouvoir l’égalité de rémunération et la parité des genres, y compris par la mise en place de quotas et de mesures spéciales, ainsi qu’au sein du système des Nations Unies d’ici à 2028.

Notre Programme commun contribue à l’action actuellement menée pour atteindre l’ensemble des cibles associées à l’objectif 6. La reconnaissance récente, par le Conseil des droits de l’homme et l’Assemblée générale, dans le sillage de Notre Programme commun, du droit de bénéficier d’un environnement propre, sain et durable constitue une avancée décisive vers la réalisation de cet objectif

Notre Programme commun place le passage à l’énergie durable au cœur des actions visant à garantir une planète saine pour tous ses habitants, en appelant les États Membres et d’autres acteurs à prendre des mesures et initiatives concrètes pour réaliser la promesse d’un avenir à zéro émission nette, notamment en abandonnant les subventions aux combustibles fossiles au profit de l’énergie renouvelable.

Notre Programme commun appelle à un effort mondial en vue de promouvoir le travail décent et de créer des emplois de qualité et, partant, de favoriser l’action et l’ambition climatiques dans le cadre d’une transition juste. Il invite à inscrire au cœur du contrat social renouvelé l’instauration d’un « socle de droits et de protections pour tous les travailleurs » et l’élaboration de plans d’action pour intégrer les travailleurs du secteur informel dans l’économie formelle et tirer parti de la pleine participation des femmes au marché du travail (objectifs 8.5 et 8.8). Il propose la mise en place de garanties-jeunes pour l’emploi à partir de l’indicateur NEET (objectif 8.6), l’élaboration d’un baromètre du redressement pour suivre l’évolution des jeunes sur le marché de l’emploi et leurs parcours professionnels, ainsi que la création d’une coalition de grande ambition pour la création d’emplois dans l’économie verte et l’économie numérique. La mise en œuvre de ces préconisations est actuellement assurée par l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale à l’appui d’une transition juste. La proposition relative aux indicateurs complémentaires au PIB est également essentielle à la réalisation de l’objectif 8.4.

Une recommandation clé de Notre Programme commun est de donner pleinement effet à ce droit humain qu’est l’accès universel à Internet. Cette préconisation sera prise en compte dans le cadre des discussions sur le projet de pacte numérique mondial. Le rapport attire également l’attention sur la nécessité de consolider nos infrastructures pour les rendre résilientes face aux changements climatiques et notamment sur le fait que les pays en développement doivent recevoir davantage d’appui à l’adaptation (objectifs 9.5 et 9.b). Il préconise une accélération du développement de produits et de l’accès aux technologies de la santé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (objectif 9.5) et l’adoption de mesures incitatives plus souples pour la recherche-développement afin de favoriser l’innovation et le commerce (objectif 9.5).

Les mesures visant à améliorer la gouvernance de l’architecture financière mondiale sont au cœur de Notre Programme commun(objectif 10.5), tout comme le fait de faire en sorte que les pays en développement soient davantage représentés et entendus lors de la prise de décisions (objectif 10.6). Le rapport prône la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et du Pacte mondial sur les réfugiés (objectif 10.7) ainsi que l’instauration d’un système commercial multilatéral plus équitable et plus résilient (objectif 10.a). L’appel en faveur d’un contrat social renouvelé trouve son origine dans les inégalités croissantes qui traversent de nombreux pays et régions et que la pandémie de COVID-19 est venue exacerber. Notre Programme commun préconise l’adoption d’un arsenal complet de lois antidiscriminatoires (objectif 10.3) et encourage les politiques de protection sociale visant à parvenir progressivement à une plus grande égalité (objectif 10.4).

Notre Programme commun attire l’attention sur la promotion du droit à un logement convenable (objectif 11.1) et sur la prise en compte des besoins et des intérêts des générations futures en matière d’urbanisation et de planification urbaine durable (objectifs 11.6, 11.7, 11.a et 11.b). À l’appui des objectifs de développement durable, Il est également recommandé de créer un groupe consultatif pour les autorités locales et régionales chargé de soutenir le Secrétaire général.

La proposition d’indicateurs complémentaires au PIB, qui prennent en compte le bien-être humain, la durabilité de la planète et les services non marchands, va pleinement dans le sens de l’objectif 12. Cette mesure est confortée par des préconisations relatives à la gestion durable des systèmes alimentaires (objectif 12.3), des recommandations destinées au secteur privé, dont les acteurs sont notamment exhortés à donner la priorité à la réduction nette des émissions et des impacts négatifs sur la biodiversité dans l’ensemble de leur chaîne de valeur (objectif 12.6), et des appels en faveur de l’abandon des subventions aux combustibles fossiles au profit de l’énergie renouvelable (objectif 12.c).

La nécessité d’améliorer d’urgence la coopération internationale pour faire face à la triple crise planétaire est un fil conducteur de Notre Programme commun. Conformément à l’objectif 13 et à l’Accord de Paris, le rapport appelle à une action cruciale pour renforcer l’adaptation et la résilience face aux effets négatifs des changements climatiques (objectif 13.1), notamment par la mise en œuvre d’un ensemble de mesures de solidarité crédible en faveur des pays en développement (allocation de 50 % des fonds pour le climat à l’adaptation et à la résilience) et par la fourniture d’activités d’appui et de renforcement des capacités dans le domaine technologique (objectif 13.a).

Notre Programme commun inscrit dans une approche globale l’action à mener pour faire face à la triple crise planétaire provoquée par le dérèglement climatique, l’appauvrissement de la biodiversité et la pollution de l’environnement. Le rapport attire l’attention sur le risque croissant de pollution de la mer, sous l’effet notamment des déchets plastiques (objectif 14.1). Dans la lignée de la Conférence sur les océans tenue en 2022, Notre Programme commun appelle également au développement progressif du droit international, notamment à l’élaboration du projet de traité contre la pollution plastique (objectif 14.c) et à la définition du cadre juridique requis pour la conservation et l’utilisation durable des océans et de leurs ressources. La réalisation de l’objectif 14 est également une étape essentielle pour faire respecter le droit à un environnement sain, reconnu par l’Assemblée générale et le Conseil des droits de l’homme.

Notre Programme commun préconise une augmentation des investissements pour promouvoir la résilience face aux effets de la perte des écosystèmes et de la biodiversité et pour lutter contre ces phénomènes, notamment la mise en place d’un cadre solide pour la biodiversité après 2020 afin de mobiliser les fonds suffisants pour inverser la perte catastrophique de biodiversité que connaît actuellement la planète (objectifs 15.4. 15.5, 15.9 et 15.a). Le rapport met l’accent sur l’interdépendance entre les êtres humains, les animaux et les plantes, qui partagent un même milieu, par exemple grâce à l’approche « Une seule santé » (objectif 15.c).

Notre Programme commun plaide pour le renouvellement du contrat social par l’organisation de consultations nationales, la participation véritable des jeunes et des femmes (objectif 16.7) et l’établissement d’un multilatéralisme plus inclusif et fonctionnant en réseau. Le rapport propose un Nouvel Agenda pour la paix, qui prévoirait notamment une refonte des efforts visant à réduire toutes les formes de violence dans le monde, y compris à l’encontre des femmes et des filles (objectif 16.1), et esquisserait une nouvelle vision de l’état de droit au sein des Nations Unies (objectif 16.3). Il formule une série de recommandations concrètes pour réduire les flux financiers illicites (objectif 16.4) et lutter contre la corruption et la fraude fiscale (objectif 16.5). Il préconise également des mesures visant à garantir à tous une identité juridique (objectif 16.9) et un accès public à des informations fiables grâce à un code de conduite sur l’intégrité dans l’information publique (objectif 16.10). Dans le cadre de son appel en faveur d’une nouvelle donne mondiale, le Secrétaire général recommande d’élargir la participation des pays en développement aux institutions chargées de la gouvernance au niveau mondial (objectif 16.8).

Notre programme commun comporte de nombreuses propositions visant à dynamiser les partenariats en faveur des objectifs de développement durable. On y trouve des recommandations fortes sur les dialogues multipartites destinés à promouvoir l’utilisation pacifique, sûre et durable de l’espace extra-atmosphérique, sur la réforme de la fiscalité (objectif 17.1), sur le respect par tous les donateurs des objectifs fixés en matière d’aide publique au développement (objectif 17.2), ainsi que sur la mobilisation de ressources financières auprès de multiples sources (dont le secteur privé) en faveur du développement durable (objectif 17.3). Il est proposé d’améliorer l’accès à la science, à la technologie et à l’innovation et leur transfert au profit des pays en développement (objectifs 17.6 et 17.7). Un système commercial multilatéral plus équitable et plus résilient est préconisé dans le cadre de la gouvernance de l’économie mondiale (objectif 17.10). Une meilleure gouvernance de l’économie mondiale en général (objectifs 17.13, 17.14 et 17.16) et des indicateurs complémentaires au PIB (objectif 17.17) sont proposés, tandis que les partenariats public-privé sont particulièrement encouragés (objectif 17.17). Il est préconisé d’améliorer la collecte de données et l’utilisation de la prospective par l’ONU dans le cadre de l’initiative ONU 2.0 (objectif 17.18).