Alors qu'un nombre croissant de gouvernements et d'acteurs non étatiques s'engagent à être sans carbone, la réalité de nombreux engagements « net zéro » laisse à désirer, a dénoncé le Secrétaire général alors que son groupe d'experts sur la question a publié mardi son premier rapport.

Le rapport dénonce l'écoblanchiment (greenwashing) - induire le public en erreur en lui faisant croire qu'une entreprise ou une entité fait plus pour protéger l'environnement qu'elle ne le fait en réalité - et les faibles engagements « net zéro ».

Selon les experts, les acteurs ne peuvent prétendre être « net zéro » tout en continuant à construire ou à investir dans de nouveaux approvisionnements en combustibles fossiles ou dans des activités destructrices pour l'environnement. Ils ne peuvent pas non plus participer ou faire participer leurs partenaires à des activités de lobbying contre le changement climatique ou simplement présenter une partie des actifs de leur entreprise tout en cachant le reste.

« Nous devons avoir une tolérance zéro pour l’écoblanchiment ‘net zéro’. Le rapport du groupe d'experts d'aujourd'hui est un guide pratique pour garantir des engagements ‘net zéro’ crédibles et responsables », a déclaré António Guterres, lors de la présentation du rapport à la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP27, à Charm El-Cheikh, en Égypte.

Les promesses ne peuvent pas être une « dissimulation toxique »

Selon le rapport, les promesses « net zéro » doivent être conformes aux scénarios du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations Unies limitant le réchauffement à 1,5 degré Celsius.

« Cela signifie que les émissions mondiales doivent diminuer d'au moins 45 % d'ici 2030 – et atteindre ‘net zéro’ d'ici 2050. Les engagements devraient avoir des objectifs intermédiaires tous les cinq ans à partir de 2025 », a expliqué le Secrétaire général.

Les objectifs doivent également couvrir toutes les émissions de gaz à effet de serre et tous leurs périmètres. Pour les institutions financières, cela signifie toutes leurs activités financières, et pour les entreprises et les villes, cela signifie toutes les émissions - directes, indirectes et celles provenant des chaînes d'approvisionnement.

« Le message est clair pour tous ceux qui gèrent des initiatives volontaires existantes - ainsi que pour les PDG, les maires [et] les gouverneurs qui s'engagent au ‘net zéro’ : respectez cette norme et mettez à jour vos directives immédiatement - et certainement pas plus tard que la COP28 », a déclaré M. Guterres.

Le chef de l'ONU a également envoyé un message fort aux entreprises de combustibles fossiles et à leurs « facilitateurs financiers » qui font des promesses qui excluent les produits et activités de base qui empoisonnent la planète.

« Il est répréhensible d'utiliser de fausses promesses de ‘net zéro’ pour dissimuler l'expansion massive des combustibles fossiles. C'est une supercherie. Cette dissimulation toxique pourrait pousser notre monde au bord du précipice climatique. L'imposture doit cesser », a dit M. Guterres.

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