Les changements climatiques sont la question déterminante de notre époque et nous sommes à un moment décisif. De l’évolution des conditions météorologiques, qui ont des effets sur la production agricole et alimentaire, à l’élévation du niveau des mers, qui augmente les risques d’inondations, les conséquences des changements climatiques sont mondiales en termes d’effets et d’échelle. Sans action immédiate, il sera beaucoup plus difficile et coûteux de s’adapter aux conséquences futures de ces changements.

Les gaz à effet de serre produits par l’activité humaine

Le changement climatique fait référence aux variations à long terme des températures et des conditions météorologiques. Ces changements peuvent être naturels, dus à des modifications de l'activité solaire ou à de grandes éruptions volcaniques. Mais depuis les années 1800, les activités humaines sont le principal moteur des changements climatiques, principalement en raison de l'utilisation de combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz.

La combustion des combustibles fossiles entraîne l'émission de gaz à effet de serre qui agissent comme une couverture enveloppant la Terre, emprisonnant la chaleur du soleil et augmentant les températures.

Quelques faits scientifiques :

  • La concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est directement liée à la température globale moyenne sur la Terre.
  • Depuis l’époque de la révolution industrielle, la concentration des gaz à effet de serre a augmenté de façon constante, de même que les moyennes de température mondiales.
  • Le gaz à effet de serre le plus abondant (deux tiers) est le dioxyde de carbone (CO2), largement produit de la combustion d’énergies fossiles.

Le nouveau rapport sur les émissions de gaz du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) constate que des progrès ont été réalisés depuis la signature de l'Accord de Paris en 2015. Les émissions de gaz à effet de serre en 2030, sur la base des politiques en place, devaient augmenter de 16 % au moment de l'adoption de l'accord. Aujourd'hui, l'augmentation prévue est de 3 %. Toutefois, les émissions de gaz à effet de serre prévues pour 2030 doivent encore diminuer de 28 % pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C dans le cadre de l'accord de Paris et de 42 % pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

L'insécurité alimentaire et l'insécurité de l'approvisionnement en eau vont s'accroître

Plus d'un siècle de combustion de matières fossiles et d'une utilisation inégale et non durable de l'énergie et des sols a entraîné une élévation de la température de 1,1 °C par rapport à la période préindustrielle. Ce réchauffement se traduit par une augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, qui ont des conséquences de plus en plus dangereuses pour les milieux naturels et les populations de toutes les régions du monde.

Tout réchauffement supplémentaire aggrave rapidement les dangers auxquels nous sommes exposés. Une intensification des vagues de chaleur, des précipitations abondantes et d'autres phénomènes météorologiques extrêmes augmentent encore les risques pour la santé humaine et les écosystèmes. Sur tous les continents, des personnes meurent par suite de chaleurs extrêmes. Selon les projections actuelles, l'insécurité alimentaire et l'insécurité de l'approvisionnement en eau s'accroîtront à mesure que la planète se réchauffera. Lorsque ces risques se conjuguent avec d’autres circonstances néfastes, telles que des pandémies ou des conflits, ils deviennent encore plus difficiles à gérer.

Nous devons renforcer de toute urgence les mesures d'adaptation au changement climatique pour qu'elles puissent enfin répondre aux besoins. il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels sans une réduction radicale, rapide et durable des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs. Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, nous devons diminuer les émissions dès aujourd'hui et les réduire de près de 50 % d'ici à 2030.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a été créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et ONU Environnement en vue de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade.

Changements climatiques : 6e rapport d’évaluation

Selon le rapport de synthèse du sixième rapport d'évaluation du GIEC, il existe de nombreuses solutions, disponibles dès à présent, réalisables et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s'adapter aux changements climatiques d'origine humaine. Le GIEC propose d'adopter un « développement résilient aux changements climatiques » qui implique l'intégration de mesures d'adaptation aux changements climatiques et d'actions visant à réduire ou à éviter les émissions de gaz à effet de serre, de manière à obtenir des avantages plus larges.

Par exemple, l'accès à une énergie et à des technologies propres peut améliorer la santé, en particulier celle des femmes et des enfants. Les systèmes d'électrification à faible émission de carbone, la marche, le vélo et les transports publics peuvent améliorer la qualité de l'air, la santé, les possibilités d'emploi et l'équité. Les avantages économiques pour la santé des personnes découlant des seules améliorations de la qualité de l'air seraient à peu près équivalents, voire supérieurs, aux coûts de réduction ou d'évitement des émissions.

Le développement résilient aux changements climatiques devient de plus en plus difficile à mesure que le réchauffement s'accentue. Par conséquent, les choix effectués au cours des prochaines années joueront un rôle essentiel dans l'avenir de notre planète et des générations futures.

Pour être efficaces, ces choix doivent être ancrés dans nos valeurs, nos visions du monde et nos connaissances diverses, y compris les connaissances scientifiques, les connaissances autochtones et les connaissances locales. Cette approche facilitera un développement résilient aux changements climatiques et permettra de trouver des solutions appropriées au niveau local et socialement acceptables.

Ce que nous savons sur la base des rapports du GIEC :

  • Il est incontestable que l'influence humaine a réchauffé l'atmosphère, les océans et les terres. Des changements rapides et généralisés se sont produits dans l'atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère.
  • L'ampleur des changements récents dans l'ensemble du système climatique - et l'état actuel de nombreux aspects du système climatique - est sans précédent depuis plusieurs siècles à plusieurs milliers d'années.
  • Environ 3,3 à 3,6 milliards d'individus vivent dans des contextes très vulnérables aux changements climatiques.
  • La vulnérabilité des écosystèmes et des populations aux changements climatiques varie considérablement d'une région à l'autre et au sein d'une même région.
  • Si le réchauffement de la planète dépasse provisoirement 1,5 °C au cours des prochaines décennies ou au-delà, de nombreux systèmes humains et naturels seront confrontés à des risques supplémentaires graves, par rapport à un maintien en dessous de 1,5 °C.

 

Un réchauffement planétaire de 1,5 °C

En octobre 2018, le GIEC a publié un rapport spécial sur les effets du réchauffement planétaire de 1,5 °C. Il a été établi que pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, des changements rapides, d'une portée considérable et sans précédent seraient nécessaires dans tous les aspects de la société. Le rapport, qui présente des avantages évidents pour les populations et les écosystèmes naturels, a montré que limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C au lieu de 2 °C pouvait aller de pair avec une société plus durable et plus équitable. Alors que les estimations précédentes étaient axées sur l'estimation des dommages si les températures moyennes devaient augmenter de 2 °C, le présent rapport montre que nombre des impacts négatifs du changement climatique se situeront à 1,5 °C.

Ce rapport met en exergue un certain nombre de conséquences des changements climatiques qui pourraient être évitées si le réchauffement était limité 1,5 °C, et non à 2 °C ou plus. Ainsi, d'ici à 2100, le niveau de la mer à l'échelle de la planète serait, si le réchauffement était limité à 1,5 °C, inférieur de 10 cm à celui qui risquerait d'être enregistré s'il était limité à 2 °C. La probabilité que l'océan arctique soit libre de glace en été serait d'une fois par siècle si le réchauffement est limité à 1,5 °C, mais d'au moins une fois tous les dix ans s'il est limité à 2 °C. Avec un réchauffement de 1,5 °C, 70 à 90 % des récifs coralliens disparaîtraient, alors qu'avec un réchauffement de 2 °C, la quasi-totalité (> 99 ) serait anéantie.

Il est indiqué dans le rapport que la limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C nécessiterait des transitions « rapides et de grande envergure » dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme. Les émissions mondiales nettes de dioxyde de carbone (CO2) d’origine anthropique devraient être réduites d’environ 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d’ici à 2030, et il faudrait atteindre un « bilan nul » des émissions aux alentours de 2050, ce qui signifie que les émissions restantes devraient être compensées en éliminant du CO2 de l’atmosphère.

Les instruments juridiques des Nations Unies

La Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC)

Les changements climatiques constituent un problème complexe, qui, bien qu'étant de nature environnementale, a des conséquences sur beaucoup d'issues globales telles que la pauvreté, le développement économique, la croissance de la population, le développement durable et la gestion des ressources. La réponse aux changements climatiques passe par une réduction des émissions. En 1992, des pays ont joint un traité international, - la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) - en vue de considérer ce qui pouvait être fait pour réduire le réchauffement global et faire face à toute hausse inévitable des températures. Avec 197 Parties, la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) jouit d’une adhésion presque universelle. La CCNUCC met en place un cadre global de l'effort intergouvernemental pour faire face au défi posé par les changements climatiques.

Le Protocole de Kyoto

Lorsqu’ils adoptèrent la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), les gouvernements savaient que leurs engagements ne seraient pas suffisants pour sérieusement faire face aux changements climatiques. En 1995, dans une décision connue sous le nom de Mandat de Berlin, les Parties à la Convention entamèrent un cycle de négociations en vue de décider des engagements plus solides et plus détaillés pour les pays industrialisés. Après deux années et demie d’intenses négociations, le Protocole de Kyoto fut adopté au Japon, le 11 décembre 1997. Le Protocole de Kyoto pose une limite aux grandes économies mondiales sur le rejet total des émissions de gaz à effet de serre (GES). Une première période d’engagements allait de 2008 à 2012. La seconde période d’engagement a démarré le 1er janvier 2013 et s'est terminé en 2020. Le Protocole compte 192 Parties.

L'Accord de Paris

Convoquée à Paris en décembre 2015 pour sa 21e session, la Conférence des Parties à la Convention-cadre (CCNUCC) a adopté l’Accord de Paris, un accord historique qui rassemble tous ses signataires autour d’efforts ambitieux de lutte contre les changements climatiques.

Cet accord universel s'appuie sur la Convention et rassemble toutes les nations autour d'une cause commune qui vise à accélérer et intensifier les actions et les investissements nécessaires à un avenir durable à faible intensité de carbone et à contenir la hausse de la température mondiale pour le XXIe siècle bien au-dessous de 2 °C, avec pour objectif de limiter la hausse de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux de l’ère préindustrielle.

L'Accord de Paris a été ouvert à la signature le 22 avril 2016 - Journée internationale de la Terre nourricière - au Siège des Nations Unies à New York et il est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Consulter le nombre actuel de ratifications.

Qu'est-ce que l'Accord de Paris ? (durée de la vidéo 4:04)

Prix Nobel de la paix

En 2007, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) et l'ex-Vice président des États-Unis Albert Arnold (Al) Gore Jr. (de 1993 à 2001) ont reçu conjointement le Prix Nobel de la paix pour leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l'homme, et pour poser les fondements des mesures nécessaires pour lutter contre ces changements.

Ressources