COVID-19 : L'appel du Secrétaire général de l'ONU pour une trêve mondiale gagne le soutien de la communauté internationale

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COVID-19 : L'appel du Secrétaire général de l'ONU pour une trêve mondiale gagne le soutien de la communauté internationale

Les parties en conflits dans de nombreux pays confirment les cessez-le-feu ou s’apprêtent à déposer les armes.
Secretary-General António Guterres
6 Avril 2020
Secretary-General António Guterres
UN
Secrétaire général António Guterres

Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré que son appel du 23 mars en faveur d'un cessez-le-feu mondial à la suite de la pandémie du coronavirus (COVID-19) a reçu un large soutien international, les parties en conflits dans de nombreux pays consolidant le cessez-le-feu existant ou s'apprêtant à déposer les armes.

Parlant à la presse de l’impact de son appel, M. Guterres a déclaré, le 3 avril, : "l'appel a été approuvé par un nombre croissant d'États membres, quelque 70 à ce jour, des partenaires régionaux, des acteurs non étatiques, des réseaux et des organisations de la société civile, ainsi que par tous les Messagers de la paix et les défenseurs des objectifs de développement durable des Nations unies."

"Les chefs religieux - dont le pape François - ont ajouté leur voix morale en faveur d'un cessez-le-feu mondial, tout comme les citoyens ordinaires par le biais d'une mobilisation populaire en ligne."

En Afrique, les parties en conflit au Cameroun, en République centrafricaine, en Libye, au Sud-Soudan et au Soudan ont accepté l'appel, a-t-il dit. Par exemple, les forces de défense du Sud-Cameroun, une branche armée du Mouvement populaire de libération de l'Afrique, ont annoncé un cessez-le-feu temporaire le 25 mars.

Le Secrétaire général a encouragé d'autres groupes à suivre cet exemple et a réitéré la volonté des Nations unies d'aider les autorités et le peuple camerounais à cet égard.

Le gouvernement soudanais et la plupart des groupes armés de ce pays ont également annoncé la cessation des hostilités pour atténuer les conditions d’insécurité et les conditions humanitaires au Darfour.

"L'Armée de libération du Soudan/Abdul Wahid (SLA/AW) a accepté un cessez-le-feu de facto. De même, le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord/Abdelaziz Al-Hilu a déclaré une extension de la cessation unilatérale des hostilités dans certaines parties des deux zones sous son contrôle pour une période supplémentaire de trois mois, sauf à des fins d'autodéfense," selon une note détaillant les réponses à l'appel de M. Guterres.

Au Sud Soudan, l'appel du Secrétaire général a "renforcé les efforts visant à maintenir l'arrangement existant sur la cessation des hostilités convenu par les parties belligérantes, qui a créé les conditions minimales pour la formation du gouvernement de transition d'unité nationale revitalisé le 22 février."

Entre-temps, le représentant spécial du Secrétaire général pour la République centrafricaine, Mankeur Ndiaye, a appelé les signataires de l'accord de paix de février 2019, dont le gouvernement et 14 acteurs non étatiques, à respecter leurs engagements de mettre fin à tous les combats.

M. Guterres a néanmoins souligné les difficultés à faire respecter un cessez-le-feu car "les conflits se poursuivent depuis des années, la méfiance est profonde, avec de nombreux fauteurs de troubles et de nombreux soupçons." Il a ajouté que "dans de nombreuses situations parmi les plus critiques, nous n'avons pas vu de relâchement dans les combats - et certains conflits se sont même intensifiés."

En Libye, il a déclaré : "Le gouvernement d'accord national et l'armée nationale libyenne du maréchal [Khalifa] Haftar ont accueilli favorablement les appels à l'arrêt des combats. Pourtant, les affrontements se sont intensifiés de manière drastique sur toutes les lignes de front, entravant les efforts pour répondre efficacement à COVID-19."

L'appel de M. Guterres fait suite aux efforts concertés déjà en cours en Afrique et menés par l'Union africaine (UA) pour que les parties belligérantes fassent taire les armes sur le continent.

Le 33e sommet de l'UA, qui s'est tenu en février dernier à Addis-Abeba, en Éthiopie, avait pour thème "Faire taire les armes : créer des conditions favorables au développement de l'Afrique." Le sommet des chefs d'État et de gouvernement a également donné le coup d'envoi de la campagne de l'UA, qui s'étend sur un an, pour promouvoir un continent sans conflits.

Le président de la Commission de l'Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, a déclaré que les parties en guerre ont l'obligation morale et humanitaire de "cesser immédiatement les combats pour faciliter les mesures prises par les États membres et les autres acteurs pour combattre et vaincre la pandémie de coronavirus."