"Impliquer les jeunes dans les missions de maintien de la paix".

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"Impliquer les jeunes dans les missions de maintien de la paix".

- Kossi Gavon, 24 ans, est un lieutenant togolais servant dans la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali. (MINUSMA).
Franck Kuwonu
27 Mai 2021
Auteur: 
Kossi Gavon, 24 ans, est un lieutenant togolais servant dans la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali. (MINUSMA).
Kossi Gavon, 24 ans, est un lieutenant togolais.

 L'un des plus jeunes soldats de la paix, il est le chef de cabinet du commandant du bataillon togolais. Il se dit reconnaissant d'avoir eu l'occasion de servir et d'apprendre : 

Vous êtes l’un des jeunes casque bleu de votre bataillon. Comment êtes-vous arrivé là ?

Je suis arrivé sur le sol malien à la suite d’une affectation administrative. Notre devoir en tant que militaires est de protéger la population civile et protéger les intérêts de notre nation. L’un de ces intérêts c’est la stabilité dans la sous-région et comme il y a le besoin au Mali, nos supérieurs hiérarchiques ont jugé bon nous y envoyer. Ils se sont engagés à ce que y'a la stabilité dans la sous-région et c'est dans cette optique que j'ai été choisi pour être casque bleu.

Qu'est-ce que ça fait d'être si jeune pour une tâche aussi importante ? 

C'est un privilège parce que c'est important qu'on puisse associer les jeunes à des missions comme celle-ci. 

Vos principales responsabilités ?

Je suis chargé des ressources humaines et je suis aussi chef de cabinet du commandant du bataillon. Je travaille donc en état-major avec les autres officiers notamment des opérations et des renseignement et ça me permet d'acquérir d'autres compétences. Je profite beaucoup de de leur expérience 

Le fait d'être jeune et de travailler avec des gens plus âgés est donc un atout pour vous. Pourriez-vous me donner 2 ou 3 exemples de choses que vous avez apprises ?

Je travaille avec des officiers beaucoup plus expérimentés qui ont fait le cours d'état-major et auprès de qui j'apprends beaucoup de choses notamment la planification qui est nécessaire et l'organisation. Il y a beaucoup de choses à faire, et avant cette mission, que ça soit même avant la mise en condition opérationnelle dans notre pays, à l'école ou bien au centre d'entraînement. Et puisque je n’ai pas fait de cours d'états-major, je ne maîtrisais pas certains détails dans l'organisation qui pourrait éventuellement m'aider dans mes tâches quotidiennes. Donc cela m’a aidé à bien organiser le travail comme il faut. 

Y a-t-il des inconvénients à être si jeune à ce poste que vous occupez ? 

En étant le plus jeune je pense que ce qui m’attriste le plus c'est d’être loin de ma famille mais je peux vous rassurer qu’il y a ma deuxième famille qui comble ce vide - ma famille militaire ici. Ensemble nous avons une très bonne cohésion.

Vous vous occupez surtout de tâches administratives. Vous arrive-t-il de vous retrouver sur le terrain ou en première ligne ? 

Je peux dire que en étant déjà sur le théâtre d'opération, nous sommes en combat puisque les base de l’ONU ne sont pas épargnées des attaques des groupes djihadistes. En travaillant dans ces conditions, on n'a pas forcément besoin d'aller sur le terrain pour dire qu'on est au combat.

Votre routine quotidienne ?

En tant que chef de cabinet, je dois suivre l'agenda du colonel commandant le bataillon, assister et suivre tout ce qui relève de lui.  Et en tant que responsable des ressources humaines, je suis également chargé de suivre les questions relatives au personnel. 

Comment vous sentez quand vos collègues sont en première ligne, face au danger au quotidien ? 

Je peux dire que y'a plusieurs émotions à la fois. Je suis inquiet lorsque mes camarades sont sur le terrain car la menace est réelle, elle est présente et elle n'est pas négligeable. Mais lorsqu'ils accomplissent leur mission et qu'ils reviennent, je suis en même temps comblé car nous accomplissons une noble tâche, celle de protéger la population civile et de maintenir la paix dans notre zone de responsabilité.