En cette première Journée internationale de la coopération policière, je tiens à féliciter les forces de l’ordre du monde entier pour leur dévouement à la paix, à la sécurité et à la justice.
UN Secretary-General Antonio Guterres
Les femmes dans l'action policière
À l'occasion de la commémoration inaugurale de la Journée internationale de la coopération policière, désignée par l'Assemblée générale lors de sa 77ème session, l’Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies sur la police, en collaboration avec INTERPOL, met en avant le rôle essentiel des femmes dans l'action policière.
Les femmes policières jouent un rôle crucial dans tous les domaines de l'action policière, de la prévention de la criminalité aux enquêtes criminelles, en passant par la protection des droits humains, la sûreté et la sécurité. Les données probantes et la recherche démontrent que leur participation, pleine, égalitaire et significative à toutes les fonctions de police est essentielle pour parvenir à avoir des services plus efficaces, plus efficients et plus responsables.
Les avantages de construire un effectif de police plus diversifié et inclusif sont évidents. La participation égalitaire des femmes à la prise de décision et aux fonctions de direction au sein de la police a pour conséquence une attention accrue aux besoins et droits spécifiques des femmes ainsi qu’à l'importance de l'intégration d'approches sensibles au genre dans toutes les fonctions de la police, y compris dans l'élaboration de plans, de stratégies et de budgets.
La participation des femmes au maintien de l'ordre est soulignée par la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, qui met l'accent sur l'importance de la pleine participation des femmes à la prise de décision ainsi qu'à la prévention et à la résolution des conflits. La participation accrue des femmes dans tous les domaines de la vie publique, y compris dans la police, est également essentielle pour parvenir à l'égalité des sexes et à l'autonomisation de toutes les femmes et filles dans le cadre de l'objectif de développement durable n° 5.
Sur la base des données disponibles aujourd'hui, la représentation moyenne des femmes dans les services de police nationaux est d'environ 18,2 % au niveau mondial, avec une augmentation de 2 % au cours des cinq dernières années. En 2021, dans les 52 pays pour lesquels des données sont disponibles, la proportion de femmes au sein de la police allait de 5 à 46 %, la plupart des pays se situant entre 15 et 20 %. Malgré cette augmentation, un engagement collectif renouvelé et des efforts accrus sont nécessaires de la part de la communauté internationale pour parvenir à une croissance significative.
Conformément aux normes internationales, les Nations Unies promeuvent la mise en place d'une police de proximité qui met l'accent sur la sensibilisation, les partenariats et les solutions développées localement pour répondre aux priorités et aux préoccupations en matière de sécurité publique de la communauté. Les partenariats efficaces entre la communauté et la police reposent sur la confiance mutuelle. Un service de police qui reflète la diversité de la communauté qu'il sert est mieux équipé pour instaurer et rétablir cette confiance, avec des avantages évidents pour la sécurité au niveau local et l'amélioration de la prestation de services.
De plus, la participation des femmes dans la police a des implications importantes pour l'accès à la justice, notamment pour les victimes / survivantes de violences domestiques, sexuelles et d'autres formes de violence fondées sur le genre, qui peuvent être plus enclines à demander de l'aide si elles ont accès à une femme policière.
La police est l'un des représentants les plus visibles de l'État. À ce titre, la visibilité et la participation des femmes, au sein des services de police nationaux et de la police des Nations Unies, continuent d'inspirer et d'attirer d'autres personnes à envisager des carrières dans la profession policière.
Pour transformer les pratiques organisationnelles de la police afin qu'elles tiennent davantage compte de la dimension de genre, il faut mieux comprendre les obstacles spécifiques au genre qui empêchent les femmes policières de participer pleinement, de manière égale et significative à la vie de la police. Les services de police sont de plus en plus conscients des pratiques discriminatoires dans leurs processus et normes de recrutement, qui comprennent les stéréotypes de genre, les attitudes paternalistes de la direction de la police, la discrimination, le harcèlement, y compris le harcèlement sexuel, et l'absence de politiques favorables à la famille. Les Nations Unies s'efforcent de promouvoir des environnements de travail sensibles au genre, y compris des logements appropriés, pour le personnel féminin servant sur le terrain.
En cette occasion spéciale de la première Journée internationale de la coopération policière, et en reconnaissance de l'importance vitale des femmes dans la police, les Nations Unies encouragent la poursuite des réformes au sein des services de police à l'échelle mondiale afin de créer des voies pour que les femmes puissent forger des carrières significatives au service de la communauté et de l'État de droit.
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Documents
- Résolution adoptée par l’Assemblée générale proclamant la Journée internationale de la coopération policière (A/RES/77/241)
- Résolution 1325 (2000) adoptée par le Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité
Ressources
Créée en 2021 par le Comité exécutif du Secrétaire général et coprésidée par le Département des opérations de paix et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, l'Équipe spéciale interinstitutions sur la police compte 16 entités.
