Participation et autonomisation des jeunes

« Le terrorisme prive les jeunes de leur vie et de leurs perspectives, de leur présent comme de leur futur. L’enjeu de la lutte contre le terrorisme est donc aussi important pour les jeunes que pour quiconque. Nous devons concevoir des moyens pratiques et novateurs de les aider à faire connaître leurs préoccupations et à y répondre, ainsi qu’à protéger leurs pairs et leurs communautés. »

-- Le Chef du Bureau du Secrétaire général adjoint à la lutte contre le terrorisme, Sevil Alirzayeva, au cinquième Forum mondial sur le dialogue interculturel à Bakou

Recrutement et radicalisation

Les jeunes sont la cible tant du recrutement et de la radicalisation au sein d’organisations extrémistes violentes que des attentats terroristes. Ils considèrent la prévention de l’extrémisme violent comme une priorité et beaucoup ont déjà pris des mesures visant à réduire l’impact de l’extrémisme violent, à promouvoir la toléranc valoriser le pluralisme et à renforcer la résilience dans leur communauté et au sein de la société dans son ensemble. 

Les jeunes sont généralement mieux placés pour promouvoir une culture de tolérance et de paix parmi leurs pairs. Ils sont doués d’un talent de communication et de mobilisation. L’engagement et la collaboration avec les jeunes en tant que partenaires efficaces et positifs restent une priorité essentielle des politiques, de la programmation et des efforts de renforcement des capacités de prévention et de répression de l’extrémisme violent. 

Il convient de mettre en place, pour les quelques jeunes qui se tournent vers la violence extrémiste et commettent des attentats terroristes, une approche juridique, politique et socioéconomique globale, en mettant fortement l’accent sur le processus de détournement, de réadaptation et de réinsertion, là où les conditions sont favorables.

Mandat du programme

Le programme sur la participation et l’autonomisation des jeunes s’appuie sur divers textes soumis aux principaux organes des Nations Unies, notamment le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.

Conseil de sécurité

Dans sa résolution S/RES/2250(2015) sur les jeunes, la paix et la sécurité, le Conseil souligne qu’il importe de supprimer les causes et les facteurs de radicalisation des jeunes qui conduisent à la violence et à l’extrémisme violent, voire, dans certains cas, au passage à l’acte terroriste. Il exhorte les États Membres, pour lutter contre l’extrémisme violent, à examiner les moyens d’accroître la représentation inclusive des jeunes à tous les niveaux des instances de décision. 

Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse

La Stratégie pour la jeunesse apporte un message clair : les jeunes sont les partenaires les plus forts pour relever les défis mondiaux et sans eux, les objectifs de développement durable du Programme 2030 ne pourront être atteints. La Stratégie met en lumière l’appétit des jeunes à participer et à contribuer de manière constructive au règlement des problèmes mondiaux. 

Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent

Le Plan d’action des Nations Unies pour la prévention de l’extrémisme violent désigne l’autonomisation des jeunes comme un domaine prioritaire. Dans ce plan, le Secrétaire général recommande aux États Membres de donner aux jeunes les moyens d’agir en mettant à profit l’idéalisme, la créativité et l’énergie de ceux qui se sentent exclus, en particulier les jeunes. Il recommande d’appuyer et de renforcer la participation des jeunes aux activités de prévention et de répression de l’extrémisme violent et de les intégrer dans les processus décisionnels aux niveaux local et national.

Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies

La Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et ses résolutions d’examen notent que les jeunes apportent une contribution importante et constructive à l’action menée pour lutter contre le terrorisme et prévenir l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme. La Stratégie encourage les États Membres et les entités des Nations Unies à envisager de créer des dispositifs permettant d’amener les jeunes à devenir des artisans d’une culture de paix, de tolérance et de dialogue interculturel et interreligieux et à faire comprendre, selon qu’il convient, les notions de respect de la dignité humaine, de pluralisme et de diversité, y compris éventuellement au moyen de programmes éducatifs. Elle invite également les États Membres à responsabiliser les jeunes en les faisant participer aux processus décisionnels et en étudiant des moyens pratiques de les associer à l’élaboration de programmes et de projets visant à prévenir l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme. 

Activités relatives au programme

Le programme sur la participation et l’autonomisation des jeunes vise à appliquer les dispositions énoncées dans le mandat afin de responsabiliser les jeunes et de leur donner les moyens de prévenir et de combattre activement l’extrémisme violent à tous les niveaux, en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies. 

Le programme adopte une approche participative de l’engagement des jeunes et comporte deux phases. Lors de la première phase, les participants se concentrent sur l’élaboration d’un programme respectueux des droits de l’homme et fondé sur des données, des éléments factuels et des informations collectées avec l’aide des jeunes. Il fixe des mécanismes formels et instaure une plateforme d’engagement visant à assurer la pleine participation des jeunes. La seconde phase met l’accent sur la mise en œuvre du programme de prévention de l’extrémisme violent en partenariat avec la jeunesse, notamment les organisations de la société civile dirigées par des jeunes et les acteurs du secteur privé. 

Les principales activités du programme sont les suivantes :

  • organisation de 10 ateliers consultatifs nationaux et 5 ateliers régionaux ;
  • élaboration d’outils et de démarches d’engagement des jeunes aux fins de prévention et de répression de l’extrémisme violent ;
  • mise en place d’une plateforme pour la participation des jeunes aux efforts pour les efforts de prévention et de répression de l’extrémisme violent ;
  • création d’un mécanisme de conseil et de consultation des jeunes sur les efforts de prévention et de répression de l’extrémisme violent ;
  • construction d’une infrastructure de coopération et de coordination intra-institutions des efforts de prévention et de répression de l’extrémisme violent axés sur la jeunesse ;
  • rédaction de contenus de communication et mise au point de supports de visibilité pour promouvoir le rôle positif de la jeunesse.

Rôle de coordination du programme

Le programme sur la participation et l’autonomisation des jeunes fait l’objet d’une coordination étroite avec les entités des Nations Unies au niveau du Siège (PNUD, UNESCO, Alliance des civilisations de l’Organisation des Nations Unies et Organisation internationale du travail), les équipes de pays et le Bureau du Coordonnateur résident des Nations Unies, les ONG internationales axées sur la jeunesse, le grand groupe des enfants et des jeunes de l’Organisation et les acteurs de la société civile nationaux et régionaux dans les pays bénéficiaires.

Impact du programme

Ce programme vise à construire et à collaborer avec des jeunes résilients, autonomisés et habilités à apporter une contribution significative aux efforts déployés par les Nations Unies dans le cadre d’activités mondiales et régionales de prévention et de répression de l’extrémisme violent et du terrorisme.

Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Stratégie antiterroriste mondiale par consensus le 8 septembre 2006. La Stratégie est un instrument global unique destiné à soutenir les efforts nationaux, régionaux et internationaux en matière de lutte contre le terrorisme. Examinée tous les deux ans par l’Assemblée générale, la Stratégie antiterroriste mondiale est un document évolutif conçu pour s’adapter aux priorités des États Membres en matière de lutte antiterroriste.